Un Colmarien médaille d’or au Concours Lépine - L'Alsace 15/05/2017
La bonne nouvelle Un Colmarien médaille d’or au Concours Lépine
L’alsace le 15/05/2017 05:00 Vu 15 fois
Un ingénieur de 26 ans originaire de Colmar, Jonathan Banner, a remporté une médaille d’or, ainsi que le Prix du maire de Paris, lors du Concours Lépine, dans le cadre de la Foire de Paris qui s’est déroulée du 27 avril au 8 mai.
Le jeune entrepreneur a été récompensé pour la création d’une application pour smartphone, « Sphere », qui permet la mise en relation ponctuelle des invités d’un même événement via chat (messagerie instantanée).
La région Grand Est, ainsi que la Ville de Paris dans le cadre de sa candidature aux Jeux olympiques de 2024 se sont d’ores et déjà montrées très intéressées.
Né à Colmar, Jonathan Banner a été scolarisé au lycée Blaise Pascal où il a obtenu un baccalauréat STI spécialisé génie électrotechnique. Après un DUT génie des télécommunications et réseaux, toujours à Colmar, il intègre l’ECE à Paris, école d’ingénieurs généraliste et informatique, puis étudie à l’University of California d’Irvine, où il est distingué par un « award ». En 2014, il a créé sa société qui emploie 14 personnes dans ses deux bureaux à Paris et à Strasbourg.
Innovation Un Mark Zuckerberg colmarien ?
Jeune ingénieur d’origine colmarienne, Jonathan Banner est le concepteur d’une technologie qui révolutionne la mise en réseau : application pour smartphone, Sphere permet la mise en relation des invités d’un même événement en fonction de leur profil. Elle intéresse de près la ville de Paris pour les Jeux Olympiques de 2024.
L’Alsace 5:00 par Véronique Berkani , actualisé Hier à 20:39
Développeur de l’application « Sphere » qui permet la mise en relation des invités d’un même événement, le Colmarien Jonathan Banner a créé une entreprise qui emploie 14 personnes à Strasbourg et à Paris. Il vient de remporter une médaille d’or au concours Lépine, ainsi que le p rix du Maire de Paris.Photo L’Alsace/ Vanessa Meyer
Google, Ville de Paris, région Grand Est, Coca-Cola, Monster, Orange, Crédit agricole, Medef, Linkedln… Ils se l’arrachent tous. Jonathan Banner, 26 ans, Colmarien d’origine, est en train de révolutionner la mise en réseau – ou « networking » – avec Sphere, une application permettant aux participants d’un événement – congrès, festival, concert, rassemblement professionnel, sportif… – d’entrer en relation avec des personnes jugées « pertinentes » pour eux.
« Sphere est ce qu’on appelle un “icebreaker”, un briseur de glace qui permet un premier contact par l’intermé-diaire du “chat” [messagerie instantanée, NDLR] » , explique le fondateur de la société Sphere, aujourd’hui associé à deux autres ingé-nieurs, Sébastien Chambon et Mathieu Lelaouenan. La startup qu’ils ont fondée emploie en tout 14 personnes, qui travaillent dans des bureaux à Strasbourg et à Paris.
Les données de Facebook et de LinkedIn
« C’est l’organisateur qui décide de mettre son événement sur notre application et propose à ses invités de l’utiliser. » Sphere utilise des données déjà existantes : celles de Facebook et du réseau social professionnel LinkedIn. Le profil des personnes intéressées est scanné et analysé par un algorithme conçu par les jeunes ingénieurs.
« L’algorithme examine vos posts sur Facebook, les villes où vous avez vécu, vos domaines d’intérêt, vos diplômes ou votre position hiérarchique, et vous suggère de vous mettre en relation avec des personnes “compatibles”, à la manière de Tinder [NDLR : site de rencontres sur smartphone reposant sur un système de géolocalisation]. Il joue en quelque sorte le rôle d’entremetteur… Le lien peut être établi avant, pendant et après l’événement. » Les utilisateurs de Sphere consultent en moyenne le profil de 14 invités par minute, « ce qui est impossible avec un simple listing de participants à un événement » , précise l’entrepreneur.
Un chiffre d’affaires « monté en flèche »
Heureux de créer du lien, des rencontres et des communautés, Jonathan Banner raconte que grâce à son application, des utilisateurs ont trouvé un investisseur pour leur projet, un job, un stage, un client, un partenaire, etc. « Nous avons déjà plein de belles histoires liées à Sphere ! » L’utilisation de l’appli est gratuite pour les événements où le nombre d’invités est inférieur à 500. De 500 à 1 000, elle est facturée 1 000 €, de 1 000 à 2 000, 2 000 €, etc. « Nous avons traversé des moments très difficiles, des moments de creux, où notre compte en banque était proche de zéro, mais j’y ai toujours cru » , souligne Jonathan Banner.
Créée en 2014, la société Sphere a réellement décollé en janvier 2017, lors du lancement officiel de son application au CES de Las Vegas, salon consacré à l’innovation technologique en électronique grand public. « Là, les commandes ont commencé à affluer et notre chiffre d’affaires est monté en flèche : rien qu’en avril, il a été multiplié par quatre par rapport à nos prévisions ! »
Les demandes se sont multipliées lorsque Sphere a proposé un nouveau service, la « Marque blanche », dont le principe consiste à mettre sa technologie à la disposition d’un client, qui la reprend à son propre compte et sous sa propre marque.
Les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence en juillet prochain, qui réunissent 80 % des entreprises du CAC 40, ou la Fédération e-commerce et vente à distance (Fevad), qui fête ses 40 ans cette année, ont fait appel à la technologie Sphere. Le Medef, qui organise un événement tous les trois jours, est également devenu un fidèle de l’application.
« Une capacité illimitée »
Mais la grande affaire qui occupe Jonathan Banner en ce moment, c’est la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2024. La capitale s’intéresse en effet de près à l’application en vue des JO. Des contacts ont été établis entre la startup et le chef de cabinet d’Anne Hidalgo et pourraient bientôt aboutir. « Imaginez une ville qui mette en relation tous les participants à un événement de cette ampleur, ce serait extraordinaire ! La capacité de notre application est illimitée, elle peut tout aussi bien fonctionner avec cent qu’avec un million de personnes. »
Autre chantier majeur pour le jeune entrepreneur et ses associés, l’enjeu du numérique dans les territoires, en particulier celui du Grand Est. 100 % alsacienne, l’équipe de Sphere a été, dès le début, soutenue par la région Grand Est et la Banque publique d’investissement (Bpifrance, lire aussi ci-dessous). Après une première levée de fonds en 2015, une deuxième est actuellement en cours auprès d’acteurs alsaciens et internationaux.